Localisation

Le quartier de la Ponsonne est situé à l'interface entre la gare SNCF de la ville et son centre ancien. Il est traversé par le Riou des Couquières, l'un des deux cours d'eau traversant la ville. Localisé dans le périmètre d'intervention Action Cœur de la ville de Manosque, il appartient à l'un des deux Quartiers Prioritaires de la Ville de Manosque, le QPV Est.

Histoire

Le quartier de la Ponsonne tire son nom d'une ferme historique appartenant à la famille Ponson, qui s'est établie sur ce site au début du XIXe siècle. Aujourd'hui, bien que le bâtiment de la ferme de la Ponsonne subsiste, il est intégré dans un projet de développement par le promoteur "Oasis Promotion". Le château de Gassaud, une bastide antérieure à 1815, représente une autre implantation historique significative dans le secteur. Au début du XXe siècle, ce bâtiment a fonctionné comme un hôtel-restaurant, accueillant les mineurs de la mine de Gaude et des cheminots. Dans les années 60, un court de tennis, initialement partie de l'hôtel, a inspiré la construction des salles couvertes de tennis de l’actuel Parc des Sports. Actuellement, le château de Gassaud a été transformé en un ensemble de logements sociaux par le bailleur UNICIL, préservant le bâtiment principal, la chapelle de la bastide, ainsi qu’une partie des arbres de l’ancien parc de l’hôtel.

La Villa Paradis, quant à elle, a été acquise par la ville en 1962 et transformée en centre de l'Enfance. C'est également sur ce terrain que la ville a construit l'école du quartier.

Le lotissement des Mûriers, situé au sud du Parc des Sports, comprend un plan de 30 maisons en bande disposées autour d'un espace central collectif. Conçu par Georges Candilis, il a été érigé en 1962-63 principalement pour les employés du CEA Cadarache et a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle ».

Par ailleurs, une piscine a été construite au début des années 50 sur le site du projet. Elle comportait deux bassins extérieurs, mais a été détruite dans les années 90.

Les orientations

Depuis quelques années, la collectivité a engagé une stratégie de redynamisation du centre-ville de Manosque, s'appuyant sur le programme Action Cœur de ville et le dispositif ORT. Cette initiative vise à restructurer et améliorer l'habitat, redynamiser l'offre commerciale, et accroître l'offre en équipements publics, en particulier dans les domaines de la culture et des loisirs, pour mieux répondre aux attentes des habitants. Les qualités historiques et patrimoniales du centre ancien sont un pilier de cette stratégie.

Dans ce contexte, le projet de refonte du Parc des Sports de la Ponsonne est envisagé pour contribuer à la requalification générale du cadre de vie en favorisant l'appropriation des espaces publics par ses usagers et en développant la place de la nature en ville. Le patrimoine naturel et paysager de ce secteur doit être mis en valeur dans le cadre de cette démarche. Ce projet vise en particulier à relier les enjeux de transition écologique et de lien social, en donnant les moyens aux jeunes de moins de 26 ans de s'émanciper à tous les niveaux, conformément aux objectifs du contrat de ville 2024-2030.

Ce projet doit également contribuer à résoudre les problèmes de congestion observés en termes de mobilité et de stationnement, en développant les mobilités douces. Un lien repensé entre la gare et le centre-ville est essentiel, nécessitant de redonner de l'espace aux piétons et de favoriser la mobilité douce par la réaffirmation de la coulée verte déjà amorcée depuis le centre-ville vers la gare.

Le niveau d’avancement

Le centre-ville de Manosque est actuellement en pleine métamorphose, marquée par une transformation profonde de ses espaces publics. La place de l’hôtel de ville a déjà été réaménagée, et la refonte du haut de l’avenue Jean Giono est en cours. Il est également prévu de rénover les autres places du centre ancien d'ici la fin de 2025.

À proximité directe du site du Parc des Sports de la Ponsonne, plusieurs opérations de logements sont en cours de réalisation. À l'est du stade, le château Gassaud a été transformé en une résidence sociale destinée aux étudiants et aux familles. Au nord, un secteur pavillonnaire fait l’objet d’un appel à projet de promotion immobilière visant à construire jusqu'à 120 logements collectifs d’ici à 2027. Il est également nécessaire de prendre en compte la future mutation de la zone St Joseph, située au sud des voies ferrées, qui devrait devenir une zone mixte commerciale et résidentielle prévoyant environ 350 logements.

En ce qui concerne les mobilités, la gare SNCF de Manosque est en transformation pour devenir un pôle d'échange multimodal (PEM), avec un nouveau parking public prévu pour être livré en septembre 2024. Une nouvelle piste cyclable a également été établie en 2023, reliant la porte Saunerie du centre ancien à la coulée verte des Couquières.

Les équipements publics sont aussi en cours de renouvellement. Dans le Quartier Prioritaire de la Ville (QPV) Ouest, la construction d'une maison de la solidarité, incluant le CCAS de la ville et une antenne du CMS du département, ainsi que la réalisation d'une médiathèque et d'un dojo, sont prévues. La collectivité a également l'ambition de soumettre en mars 2025 un dossier pour créer une cité éducative pour ses établissements scolaires de QPV.

En parallèle, le projet de réaménagement du parc de Drouille, en écho au Parc des Sports, est engagé, accompagné de la renaturation des berges sur le linéaire complet des deux cours d'eau, un volet piloté par l’agglomération.

Le site de projet

Le site de projet s’articule autour du Riou des Couquières, l’un des deux cours d’eau qui traverse la ville. Il s’agit d’une véritable plaine des Sports, qui regroupe une variété d’équipements et terrains de jeux. L’installation la plus importante est le stade municipal Adrien Gilly. Elle est complétée de 7 courts de tennis, de 2 terrains multisports extérieurs, d’un stand de tir à l’arc et d’un skate parc. Il est traversé par une voie verte reliant au nord la nouvelle piste cyclable et au sud la rue des Mûriers (et la gare SNCF).  

Les premières pistes programmatiques

En premier lieu, le projet doit servir à mettre à niveau et à restructurer les installations du Parc sportif au plan technique en y introduisant de nouvelles pratiques et de nouveaux usages. Ainsi, le stade municipal Adrien Gilly doit devenir le cœur d’un espace dédié aux pratiques collectives. Le stade en lui-même, composé d’un terrain de football d’honneur en gazon naturel, de deux terrains stabilisés, d’une piste d’athlétisme de 400 mètres avec une rivière de steeple, doit faire l’objet d’une rénovation complète, en intégrant une extension des tribunes et la transformation de l’actuel club house à destination de bureaux et d’espaces sportifs. Les 2 terrains extérieurs pourront faire l’objet d’une refonte pour intégrer la pratique du foot à 7. Le pôle historique des terrains de tennis, regroupant 2 courts couverts et 6 courts extérieurs (3 en green set, 3 en gazon synthétique) mériterait d’accroître sa capacité d’accueil. En complément, de nouveaux usages de loisirs sont envisagés sur la zone aujourd’hui moins aménagée du site pour développer l’attractivité du parc à destination de tous les publics (piste de pump track, aires de jeux pour enfants, etc). Le second point clef du projet consiste en la restauration écologique des berges du Riou des Couquières, qui doit contribuer à prévenir le risque inondation. DLV Agglo, dans le cadre de sa compétence GEMAPI, porte ce projet qui doit être complètement intégré à l’aménagement du site. Enfin, il est attendu une réflexion approfondie sur les mobilités douces dans le cadre du projet, pour que celui-ci participe à la décongestion du centre ancien et des liaisons entre centre et gare.

L’ambition du projet

Confrontée au vieillissement de ses équipements et à l’évolution des demandes des clubs et associations et de leurs besoins en développement, la ville s’attelle avec ce projet à une restructuration profonde de ses installations sur la Ponsonne, afin de disposer d’équipements sportifs modernes à la hauteur des ambitions de la commune. Pour ce faire, le projet s’appuie sur les infrastructures existantes, en privilégiant leur réhabilitation plutôt que leur reconstruction, en cherchant à maximiser les usages pour tenir compte de toutes les pratiques sportives et récréatives : détente comme compétition, individuelles ou collectives, encadrées comme libres. In fine, le nouveau Parc des Sports et de Loisirs devra être le support de la lutte contre toute ségrégation sociale et spatiale, en attirant des usagers venus des autres quartiers de la ville et de l’agglomération : jeunes, familles, seniors, etc.

La deuxième ambition est de renforcer la résilience du territoire face au changement climatique, à travers l’intégration du risque inondation par la renaturation du Riou. Ainsi, la densification des usages ne doit pas se faire au détriment de sa préservation écologique et du développement de la biodiversité. En sus, en se saisissant de l’occasion de la réhabilitation des bâtiments du Parc des Sports, la collectivité souhaite se doter d’une capacité de production en énergie solaire. À noter que le label Bâtiments Durables Méditerranéen niveau argent est visé pour la rénovation du bâti existant.

• Comment transformer un ensemble d’équipements sportifs vieillissants en véritable parc paysagé, ouvert sur des pratiques sportives renouvelées et des usages récréatifs ouverts à tous ? 
• Comment concilier la qualité écologique du site avec un accroissement de la fréquentation, liée à la présence d’équipements sportifs plus attractifs ? 
• Comment penser l’aménagement non pas comme un espace figé mais comme un espace vivant amené à évoluer et à s’enrichir au fil des saisons et des années, notamment en termes de biodiversité ? Quels indicateurs se donner pour faire le suivi de la valeur environnementale du site dans les années qui suivront la livraison du projet ? 
• Comment maximiser l’alternative à la voiture dans une agglomération telle que Manosque en développant des solutions en modes doux efficaces et attractives ? Dans quelle mesure une infrastructure de transport public en modes doux pourrait-elle répondre à cette problématique ?