Localisation

Entre la plaine méditerranéenne et les grands causses, Lodève est un chef-lieu historique, spirituel et administratif. Installée à la confluence de la Lergue et de la Soulondres, la ville est entourée d’un écrin de collines donnant sur les vastes paysages calcaires du Larzac méridional. Le quartier prioritaire politique de la ville est le centre ancien, complété depuis début 2024 par la ZAC Premerlet.

Histoire

Les premières mentions de Lodève figurent dans l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien, qui fait figurer Luteva parmi une liste des oppida latina de Gaule. Cette cité gallo-romaine aurait bénéficié du droit latin et du titre de colonie dès le règne d’Auguste, ce qui l’a amenée à se développer rapidement. L’affirmation du pouvoir épiscopal permet l’émancipation de la ville au Moyen Âge. De fait, l’existence de l’évêché de Lodève est attestée depuis le Ve siècle. Les évêques de Lodève, chefs spirituels du diocèse, ont su constituer progressivement un véritable pouvoir aux dépens des seigneurs laïcs, ce pouvoir étant marqué par un personnage particulièrement charismatique : l’évêque Fulcran (949-1006).

L’histoire de Lodève est ensuite marquée par les Guerres de Religion : en 1573, elle est prise et pillée par les protestants. En 1726, le Cardinal de Fleury, originaire de Lodève, devenu Premier Ministre de Louis XV, assure à la cité le monopole de la fourniture en draps pour la confection des tenues des troupes royales, ce qui lui assure prospérité, et ce jusqu’à l’apogée de l’industrie textile au milieu du XIXe siècle. Le monopole du draps de troupe aura des répercussions sur le bassin de la Lergue avec le développement de nombreuses manufactures. Par la suite, l’industrie textile lodévoise décline et traverse plusieurs crises entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle jusqu’à la fermeture de la dernière usine en 1960.

Les orientations

Le site de projet

Le périmètre d’étude proposé suit les deux axes des rivières Soulondres et Lergue, connectant du parcellaire public à enjeux d’aménagement. La limite sur la Soulondres se situe au niveau de la piscine et du collège, et suit la rivière en intégrant les quartiers rivulaires jusqu’à la confluence. Sur la Lergue, la limite va de l’immeuble dit Guiraud au nord en séparation de Soumont vers le sud à proximité de l’usine des Moulinages.

Les premières pistes programmatiques

L'objectif central du projet est de transformer les berges de la Lergue et la Soulondres en un nouvel espace public de référence pour les habitants de Lodève, en leur offrant des espaces ludiques et de détente accessibles à tous, qui soient aussi des îlots de fraîcheur répondant aux impératifs du changement climatique. Le point phare pour cet ensemble devrait être la « Confluence », imaginé comme un lieu de baignade pour les familles.

Bénéficiant d’un paysage incomparable, les berges constituent également une implantation idéale pour construire de l’habitat de qualité. Ainsi, quelques espaces en bordure de rivière sont constructibles tout en faisant lien avec la trame urbaine du centre ancien. Deux parcelles, Hortus et Triumph, sont visées pour construire environ 25 logements, dont une partie pourrait s'adresser à des ménages vieillissants ou à de nouveaux arrivants.

Depuis plusieurs années, la commune de Lodève a engagé une action volontariste autour des problématiques de transition énergétique, incluant le site COGEMA de production photovoltaïque et la réduction de moitié de la consommation des équipements municipaux. Sur ce sujet, le projet d’aménagement des berges présente une nouvelle opportunité : le développement possible d’une capacité de production hydroélectrique par micro-turbinage sur les sites du canal de Caumes, de l’ancienne usine à bateaux et du moulin du Canal des Tines.

Enfin, il a été décidé d’implanter sur le pôle culturel Confluence du centre ancien une nouvelle salle de spectacles pour développer la programmation culturelle qui manque sur le territoire.

L’ambition du projet

Le linéaire des deux rivières a structuré la ville et son implantation, mais jusqu'à présent, les deux éléments fonctionnaient en se tournant le dos. L'ambition du projet est de transformer ce linéaire en un lien actif entre les différents quartiers, en le rendant vivant et accessible. À la confluence des deux rivières, la colline sur laquelle se dressait le château des seigneurs de Lodève est reliée à la Soulondres par une calade. Ce site, qui constitue une surface de près de 1,5 hectare de foncier communal, domine le centre ancien et offre une vue imprenable sur le grand paysage Lodévois.

L'aménagement des berges de rivière offre l'opportunité de créer des circuits de mobilités douces pour relier les quartiers entre eux, avec la mise en place de passages à gué. Ponctuellement, des capacités de stationnement le long des berges pourraient aussi être dégagées sur des emprises stratégiques, contribuant ainsi à la pacification des espaces du centre ancien.

Les berges des rivières, véritable trame verte et bleue, abritent une biodiversité extrêmement riche révélée par de récentes études. L'aménagement à venir devra tenir compte de cette biodiversité pour pleinement intégrer cette dimension. Compte tenu du risque de crues violentes des rivières, il est impératif d'adopter une approche qui intègre l’inondabilité des espaces et une dimension de résilience, en envisageant des mesures telles que l’évacuation et fermeture des parkings, ainsi que l'information des habitants et des usagers.

Enfin, le projet d'aménagement doit également servir de levier pour continuer à développer l'emploi local et structurer une filière lodévoise autour de la rénovation écologique et du recyclage des matériaux. Plusieurs entreprises spécialisées dans des domaines tels que le bois, la pierre sèche, et les matériaux biosourcés sont déjà identifiées. L'entreprise à but d'emploi pourrait être mobilisée dans ce cadre pour renforcer l'impact économique et social du projet.

• Comment faire de la topographie et de la géographie complexe des berges des atouts pour qualifier et relier des sites susceptibles de soutenir l’attractivité et le développement du territoire ?
• Comment concevoir un aménagement résilient aux phénomènes climatiques tout en pérennisant des usages à long terme ?
• Comment penser l’aménagement non pas comme un espace figé mais comme un espace vivant amené à évoluer et à s’enrichir au fil des saisons et des années, notamment en termes de biodiversité ? Quels indicateurs se donner pour faire le suivi de la valeur environnementale du site dans les années qui suivront la livraison du projet ?